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Carl Gustav JUNG (1875-1961)

Carl Gustav Jung (Kessvil, près de Bâle, 1875, Küsnacht 1961), psychiatre et psychologue suisse, a élaboré une conception de la psyché - avec la méthode thérapeutique correspondante - que, pour la distinguer de la psychanalyse freudienne, il a appelée "psychologie analytique" ou "psychologie des profondeurs".

 

Jeune psychiatre, vivement intéressé par "L’Interprétation des rêves" (ouvrage de Freud paru en 1899) et par la méthode des associations libres, Jung devient très vite un disciple de Freud. Les deux hommes se rencontrent en 1906 et se lient d’amitié.

 

Mais au cours des années suivantes, Jung prend progressivement conscience d’un désaccord fondamental, qui mène à la rupture entre eux après la publication, en 1912, de son ouvrage Métamorphoses et symboles de la libido (republié en 1944 sous le titre Métamorphoses de l’âme et ses symboles). Le désaccord porte sur ce que Jung appelle le "dogme" freudien du caractère exclusivement sexuel de la libido, dont une des conséquences, pour lui inacceptable, est "de réduire l’esprit à un refoulement sexuel" (Un Mythe moderne, Gallimard, 1961, p. 93).

 

Selon Jung, l’énergie psychique (expression qu’il emploie comme un équivalent de "libido") est fondamentalement un dynamisme d’origine inconsciente qui pousse à l’établissement d’une relation entre la personnalité consciente et les contenus montant de l’inconscient, et qui vise ainsi à la réalisation de la totalité individuelle. Jung désigne ce dynamisme comme l’archétype de la totalité ou archétype du Soi et il appelle processus d’individuation l’établissement et l’entretien de la relation entre le moi et le Soi.

 

En fondant l’être humain en lui-même sur la distinction-relation moi-Soi, l’individuation le libère, à l’intérieur, de la possession par des contenus archétypaux non reconnus comme tels et, à l’extérieur, de l’asservissement à la norme collective. L’individuation est un processus de différenciation qui, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, soustrait l’individu à la masse et le rend capable de relation.

 

La notion d’archétype est la notion centrale de la pensée de Jung. Il définit l’archétype comme une structure innée de la psyché, comme un schème hérité de l’expérience ancestrale. En tant qu’archétype de la totalité, le Soi régit le mouvement des autres archétypes (du père, de la mère, de l’animus, de l’anima, de l’enfant...). Les archétypes constituent ce qu’il appelle l’inconscient collectif, c’est-à-dire universel.

 

La psychologie des profondeurs traite des archétypes, de la naissance et du développement de la relation à l’archétype, en particulier à travers l’interprétation des rêves. Celle-ci requiert, outre les associations du rêveur et la connaissance de son histoire personnelle, la capacité à reconnaître les contenus archétypiques. Une grande partie de l’oeuvre très vaste de Jung est consacrée à l’étude des représentations, pensées et symboles archétypiques tant dans l’alchimie que dans les religions, les arts et la littérature.

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